Analyse de l’impact thermique dans les sols lors du passage d’un feu de végétation : Application à la sécurisation des zones de vestiges de guerre

Chaque année, les feux de végétation sont un risque majeur pour un grand nombre de pays sur la planète, aussi bien parce que ce phénomène tend à se développer dans des zones géographiques qui n’étaient pas encore impactées il y a de cela une dizaine d’années, mais aussi parce que l’occurrence des « grands feux » (plusieurs dizaines de milliers d’hectares brulés) s’accélère. Malheureusement, les coûts de ces sinistres sont de plus en plus conséquents pour nos sociétés d’un point de vue humain, écologique et économique. L’intensification de ces incendies entraine la propagation des feux aux zones péri-urbaines et fait apparaitre de nouvelles problématiques qui sont celles de la vulnérabilité des interfaces forêt / habitat. Ces espaces sont sensibles car le risque incendie est préoccupant en raison d’une augmentation des sources d’inflammation (déprise agricole, expansion urbaine et sécheresse répétée) et de la vulnérabilité des infrastructures. A titre d’exemple, le feu de « Paradise » en Californie en 2018 a détruit 19 000 structures bâtimentaires. En France, l’incendie le plus critique pour les interfaces forêt / habitat est celui de Gonfaron (Var) en 2021, où 50 bâtiments ont été détruits. Si ces structures sont vulnérables, alors elles n’offrent plus de refuges protecteurs pour la population et l’évacuation des zones impactées par l’incendie devient une obligation. Dans ce cadre sécuritaire, des nombreuses études sont en cours pour redéfinir les obligations réglementaires pour les habitations qui se trouvent dans ces zones sensibles. Il en va de même pour la sécurisation des réseaux aériens, comme les réseaux électriques et de télécommunications. Une solution technique consiste à enfouir les réseaux électriques, comme le réseau d’eau. Cependant, lors d’un violent feu de végétation, ces réseaux peuvent être également impactés, si les conditions thermiques sont extrêmes, par une onde de chaleur qui se propage dans le sol et peut mettre en péril la continuité des services. Une autre problématique similaire apparait notamment dans le département de la Meuse, dans des zones répertoriées comme « vestiges de guerre » où de nombreuses ogives, munitions et obus sont encore présents à quelques dizaines de centimètres dans le sol. Le problème se pose alors de la défense contre l’incendie de ces massifs en cas de feux de forêts. En effet, en cas d’incendie, l’impact du feu sur le sol pourrait produire un déclenchement intempestif de ces munitions, et constituer un risque supplémentaire pour les sapeurs-pompiers engagés. La présente étude propose de comprendre et d’étudier l’impact thermique d’un feu de végétation (en surface) sur le sol et le sous-sol afin d’analyser le risque de dépassement de seuils sécuritaires inhérents à la résilience des réseaux (télécommunication ou hydraulique) et à la préservation des munitions enfouies. L’originalité de ces travaux repose sur le couplage des approches analytiques / numériques à des données expérimentales afin de consolider les hypothèses faites dans le cadre de cette étude (densité de flux en surface en fonction du temps) et de valider les prédictions des thermogrammes obtenus en sous-sol. Les résultats produits permettront d’identifier les profondeurs de sol qui sont impactées par l’onde thermique en fonction des conditions thermiques en surface.

Work In Progress

Contributeurs
Anthony Collin
Lucas Terrei
Franck Janiaut
Quentin Delacour
Contact
anthony.collin@univ-lorraine.fr
Thématique
Thermique appliquée
Mots-clés
Feu de végétation
Interfaces forêt habitat
Impact thermique